Décryptage de l'entrepreneuriat informel

ENTREPRENEURIAT INFORMEL : DE QUOI PARLE-T-ON ?

L’entrepreneuriat informel se définit comme l’exercice d’une activité lucrative, d’accomplissement d’actes de commerce ou de prestations de service, sans que celle-ci ait été déclarée auprès de l’administration fiscale ou de l’URSSAF. Il s’agit d’une forme de « travail au noir indépendant ».

Malgré le manque évident de données statistiques fiables et récentes, l’entrepreneuriat informel est une réalité économique et sociale significative en France.  Parmi les différentes pratiques de travail non déclaré, l'entrepreneuriat informel de subsistance concerne des centaines de milliers de personnes.

Principalement développé dans les milieux populaires comme moyen de créer son propre travail face à des difficultés à trouver un emploi, mais aussi comme aspiration à exercer ses talents pour mieux gagner sa vie, l’entrepreneuriat informel se pratique plus particulièrement chez des catégories de publics dites “vulnérables” face à l’emploi : les jeunes, les femmes, les primo-arrivants, les seniors, les personnes peu éduquées

QUELS SONT LES SECTEURS LES PLUS REPRESENTÉS ?

Nous ne disposons pas d’éléments statistiques fiables sur la représentation des secteurs au sein des pratiques d’entrepreneuriat informel, et la diversité des projets professionnels est sans limite, mais les secteurs suivants sont particulièrement représentés dans les études et initiatives existantes :

QUELLES SONT LES RÉALITES SOCIALES DERRIÈRE LES ENTREPRENEURS INFORMELS ?

L’activité informelle peut prendre une place variable dans les revenus de la personne, et dans son activité quotidienne. La majorité des personnes rencontrées ont des revenus complémentaires à leur activité (revenus du conjoint, prestations sociales, emploi à temps partiel), et on trouve donc des situations très diverses vis-à-vis de l’emploi.

Par ailleurs, les niveaux de maturité professionnelle et entrepreneuriales sont très variables. C’est pourquoi la création d’entreprise n’est pas une recommandation automatique. La valorisation des compétences acquises pour un retour à l’emploi, l’intégration dans des structures coopératives ou associatives sont des options tout aussi envisagées.

QUELS SONT LES FREINS À LA FORMALISATION ?

Loin du stéréotype d’une approche frauduleuse “anti-système”, et en dehors des situations d’impossibilité d’immatriculation (situation administrative ne le permettant pas), les pratiques entrepreneuriales informelles sont souvent le fruit d’une crainte administrative (peur de se tromper, surestimation de la complexité des démarches) , d'un manque de confiance en sa capacité à entreprendre et de la méconnaissance des opportunités liées à la création d’entreprise (accès aux financements, développement du réseau, incubation ...). 

La diversité des pratiques entrepreneuriales traduit aussi des motivations et une maturité variables en matière d’entrepreneuriat. Les personnes concernées ont plus que jamais besoin d’être accompagnées pour tendre vers un entrepreneuriat de droit commun, durable et valorisant. 

PARCOURS MIGRATOIRE ET FORMALISATION

QUELQUES RESSOURCES CLÉS POUR ALLER PLUS LOIN

Quelques grands rapports nationaux ou européens tentent de quantifier l’ampleur de cette économie, et les leviers d’action:

D’autres travaux portent plutôt un regard territorial et qualitatif sur ces pratiques (économie populaire, économie de subsistance…) et tentent de rassembler des bonnes pratiques existantes, en France ou en Europe:

● Rapport Réseau National des Centres de Ressources Politique de la Ville (RNCRPV) - Économies de subsistance, Quels leviers pour l’action publique ? – 2023

● Dossier thématique D’une économie informelle à une économie formelle porté par L’agence d’urbanisme de Lille Métropole- 2019 se concentre sur le secteur de la réparation automobile et de la restauration.

● Rapport du Conseil National des Villes - Economie informelle et quartiers prioritaires : Valoriser les savoir-faire économiques et soutenir les initiatives des habitants : un nouveau défi - 2019

● Rapport de l’IREV Hauts-de-France l’économie informelle : des éléments de diagnostic à la recherche de solutions nouvelles – 2019

●  La mécanique de rue : vertus cachées d’une économie populaire dénigrée, Abou Ndiaye, Khedidja Mamou et Agnès Deboulet – 2019

●  Collectif rosa bonheur, La ville vue d'en bas. Travail et production de l'espace populaire 2019